Frédéric Jacquin
Frédéric Jacquin passe de l’assez petit à l’assez grand format. Il passe aussi de l’assez grande scène à presque l’infime.
L’attachement de la base de l’arbre, avec la partie terre, de surface et même souterraine. Cette attache est si prégnante que le rapport terre ciel se retrouve dans le nouage qui se jouerait donc, dirait-on, entre haut et bas.
Le vivant et l’inerte
L’âme a pu être identifiée à la nature en tant que porteuse du végétal. Le végétal est très lié à son support. Il s’en différencie à peine. Mais ce dernier peut revêtir d’autres propriétés que cette confusion, presque, avec cette matière réputée inerte qui constitue une montagne.
Oui, la végétation, qu’on y pense un peu, fait approcher de l’âme. Elle est ce qui s’accroche et s’élève insensiblement dans le cours du temps.
C’est un vivant qui s’imprègne du temps. Et ce dernier se découvre sous une forme qui donne beaucoup à dessiner. Et à peindre. La feuille et la racine sont des excursions du vivant. Mais tout autant de l’inerte. Cet antique rapport de l’un à l’autre, cette réciprocité, est toujours à réévaluer. Et c’est ce que fait Frédéric Jacquin. On dirait qu’il humecte la feuille/le papier si fortement, que le dessin ne peut que croître, tout imprégné de cette incursion. Et que l’inerte rampant ainsi, est passé du côté de l’autre.
Jean Pierre Martinot
Texte coécrit avec Benjamin Bozonnet dans le cadre de la résidence d’artistes à Chamalot, en Corrèze, en 2007.
Relever « le défi du lieu »
Serait-ce chose étrange, en pleine nature, que de s’y installer pour tenter de l’attraper, et ensuite s’en affranchir méthodiquement ?
Ou bien l’ignorer absolument, lui tourner le dos et lui substituer un monde parallèle de signes rares et très construits ?
Quelle attitude adopter ? Et pourquoi ? Pour quel but ?
La Corrèze reste territoire méconnu, lieu fantasmé d’une campagne encore intacte, nature somptueuse toujours innervée par la lente domestication voulue par les hommes durant des siècles.
Rester modeste, observateur et ne rien renier. S’accrocher au relief et prendre ce qui s’offre.
Un travail de dessin sur le motif, varié et intense, sera la base de notre démarche. Il consistera à noter, à relever, à faire connaissance et se confronter à la réalité du lieu.
Il faut se gorger de sensations, disait Edouard Pignon. Ce sera notre but. Mais il aurait vocation à rater sa cible s’il ne s’en tenait qu’à ça.
L’atelier, l’espace de travail mis à disposition, réceptacle des enregistrements primordiaux, aura pour vocation de relier les fils et qualifier la mémoire.
Nous travaillerons à développer, dans chacune des techniques que nous aurons choisies, une série d’œuvres directement puisées à l’essence des lieux.
L’idée de la nature et du motif, décalés dans l’ordonnancement artistique contemporain, sera pour nous l’occasion d’une expérimentation assumée, en concordance avec nos recherches personnelles actuelles.
Démontrer la pertinence d’un tel choix, dans l’aller-retour entre atelier et motif, sera notre pain quotidien durant ces trois semaines.
Expositions
2018
Je me retrouvai dans une forêt obscure, Galerie Chamalot-Paris, exposition collective
Galerie Le Rayon Vert, Nantes, exposition collective
2017
Galerie Le Rayon Vert, Nantes, exposition collective
2016
10 ans de résidences à Chamalot, Corrèze, exposition collective
Peintures et dessins, cabinet médical des Gobelins, Paris, exposition personnelle
2015
Paysages, La chapelle d’Avigny, Bourgogne, exposition personnelle
2014
La réponse est dans les hauteurs, Galerie Les Montparnos, Paris, exposition personnelle
2012
Dessins récents,Les douches, Paris, exposition personnelle
Autour du paysage, Shakirail, Paris, exposition collective
2010
Atelier du Troudelavente, Montigny sur Loing, exposition personnelle
Journée du patrimoine, Bourron-Marlotte, exposition collective
2009
3 peintres, Les douches, Paris, exposition collective
Paris à l’encre, Cabinet médical des Gobelins, Paris, exposition personnelle
2008
Vendanges de printemps, Chamalot, Corrèze, exposition collective
Portraits musicaux, printemps de Haute-Corrèze, Gares de Egletons, Meymac et Ussel, exposition personnelle
Les arbres et leur mystère, gares de Tulle et Uzerche, exposition personnelle
2007
Red Hook Art Show, New-York, exposition collective
2006
Centre culturel du Panthéon,Paris, exposition personnelle
2005
Espace privé A. Blanchard, Paris, exposition personnelle
2004
9èmes créneaux de l’art, rencontres internationales d’art contemporain, Château de Saint-Brisson sur Loire, exposition collective
Espace Paul Valéry, Le Plessis-Trévise, exposition collective
Centre culturel, Fontenay sous bois, exposition collective
2003
Centre culturel du Panthéon, Paris, exposition personnelle
Espace privé A. Blanchard, Paris, exposition personnelle
Carré des Coignards, Nogent sur Marne, exposition collective
Centre culturel des bords de Marne, Nogent sur Marne, exposition collective
2002
Atelier Parmentier, Paris, exposition personnelle
2000
Espace culturel La Pléiade, Commentry, exposition personnelle
1999
Centre culturel du Panthéon, Paris, exposition collective
1996
Atelier Clouet, Paris, exposition collective
Académie Rietveld D’Amsterdam, exposition collective
Résidences d’artistes
Chamalot en Corrèze en juillet 2007
« La maison d’Emma » à Saint-Mathieu de Tréviers dans l’Hérault en août 2013
Avigny en Bourgogne en juillet 2015
Diplômé de l’Académie Rietveld d’Amsterdam, section dessin et verre, en 1996
Etudes à l’Académie Rietveld 1992-1996